lundi 12 novembre 2012

Sandra : comeback et revival années 80 !

Sandra, la diva teutonne de la pop années 80, revient et publie un nouvel album, Stay in touch, qui renoue avec le son de pure pop sucrée qui avait fait d'elle la gagnante des hits parades dans les années 80, sur tout le continent Européen.
Son dernier album, Back to life, datait de 2009, année où elle avait également publié une Platinum collection double CD + un de versions longues, mais comme sur ses prédécesseurs, le "son  Sandra" s'était dilué et avec lui le succès. Initié par Maria Magdalena, sa carrière discographique a longtemps bénéficié des bons auspices de son Michael Cretu de mari, avant que les sirènes Enigmatiques ne l'accaparent et qu'il ne passe la main à son collaborateur Jens Gad. On retrouve ce dernier à la composition de ce Stay in touch mais la production a été confiée au duo allemand Blank & Jones qui, avec ses compilations So80s, s'est spécialisé dans le revival années 80 semble-t-il. Le single test Maybe tonight avait convaincu les fans et ce nouvel album enregistré et produit initialement par Jens Gad a changé de mains, pour le meilleur, c'est sûr ! Fini d'essayer de copier le son des divas electro/pop du moment, la Sandra de maintenant retrouve la Sandra d'antan, et ça s'entend...

L'album démarre par sa chanson titre et une autre surprise nous y attend : A la composition avec Jens Gad, on retrouve Hubert Kemmler, co-auteur de quasiment tous ses titres jusqu'à son album phare de 1988, Into a secret land. On le retrouve également sous son pseudo Hubert Kah aux voix masculines qui, comme à la belle époque, répondent dans les choeurs à celle de Sandra, et c'était une de ses marques de fabrique qui rendaient ses chansons irresistibles à mes yeux. Stay in touch démarre par une rythmique post-disco ronflante qui annonce le meilleur et quand le refrain arrive, c'est le déchaînement salvateur : on se croirait de retour en 1987/88. Pas d'effet electro/noisy, pas de voix passée à la  moulinette, juste le bon son sucré qui nous plonge dans le passé et est un véritable délice pour nos oreilles. Même s'il n'a pas été choisi comme premier single, nul doute pour moi que cette chanson titre représentera l'album en radio prochainement : c'est déjà un tube !
La plage suivante est le premier single extrait et à moins de 3 minutes, il a en effet une concision qui peut charmer les radios. Infinite kiss duplique la même recette, rythmique uptempo disco/dance, mélange de voix éthérées et belles envolées synthétiques... Normal, c'est la même équipe à la compôsition. Seul reproche, le titre est difficile à prononcer dans la tonalité de Sandra si l'on veut chanter en choeur avec elle : ça monte un peu haut !


Between me & the moon apporte plus de calme et de douceur, comme d'habitude sur les albums de la belle, qui alternent tempos pop et midtempos plus languides. Hubert Kah, même s'il n'a pas participé à l'écriture, s'offre encore l'envolée vocale d'avant refrain et petit à petit, le tempo s'accélère, et la chanson lance parfaitement le titre suivant, premier single sorti pour représenter l'association avec Blank & Jones.
Maybe tonight bénéficie surtout d'un refrain oldschool comme on en fait plus et je me dis que Jens Gadl'auteur/compositeur en solo du reste de l'album, à l'exception de la dernière plage, a du ré-écouter ses classiques made in Sandra pour s'imbiber de ce qu'elle était au plus fort de sa carrière, pour réussir le tour de force de lui écrire de nouvelles chansons qui lui ressemblent autant. L'intro démarre doucement, avec les synthés en échos, mais le refrain écrase tout et lance vraiment la chanson, toujours portée plus haut par les choeurs masculins de Kah.
Moscow nights se fait plus rétro encore dans ses sonorités, louchant plus sur les débuts façon 83/84, soit un peu plus inspiré de new wave. Il semble que l'inspiration soviétique pour ses nouveaux titres soit forte puisque le titre bonus pour certains pays, que l'on retrouve sur le maxi de Infinite kiss s'appelle étrangement Russian eyes. Pour l'avoir entendu, c'est un titre plus passe-partout à la mélodie un peu diluée et aux arrangements moins riches, plus Bontempi même par moment.
Mais l'album continue par Heart of wax et son étrange intro de cloches népalaises en réverbérations, enfin, en tout cas, c'est ce à quoi ça me fait penser, mais la rythmique s'atténue pour un premier couplet qui se languit, comme nous, que démarre vraiment la chanson. Lorsque le refrain arrive, on y croit, que ça va démarrer, comme un pré-refrain qui monte jusqu'au refrain en apothéose, sauf que là, le refrain monte doucement mais n'arrive nulle part ailleurs qu'au point de départ pour le second couplet... Je suis déçu par ce titre, à mi-chemin de CD, qui sonne comme un pur filler. Il ne s'agite finalement que pour le pont instrumental où la rythmique s'installe et lui donne un peu de vie jusqu'à la fin, mais c'est dommage : il lui manquait un vrai refrain pour tout emporter !
Lorsque je disais précédemment que Jens Gad avait dû ré-écouter les premiers albums de Sandra pour trouver l'inspiration de ce nouvel album, il en a été visiblement de même pour le duo de producteurs qui pompent allègrement l'intro de Maria Magdalena pour ce nouveau Kings & Queens, mais à part ces arrangements réchauffés calqués sur son vieux tube, cette nouvelle chanson s'écoute avec plaisir, mais sans plus. Il lui manque un petit truc en plus pour en faire un single potentiel...
Angels in my head, dès l'intro, nous entre dans la tête par contre, et là, on a le potentiel pour inonder les ondes ! La rythmique trépide, Kah lance puis partage le refrain, et l'inspiration sonne même chinoise dans les sons qui donnent la cadence à la chanson. L'entrée du refrain est aussi bien appuyée, mais la voix de Sandra finalement trop peu mise en valeur par rapport à celle de son choriste... S'il devait sortir en single, je préconise un petit remix qui lui ajouterait un beat plus actuel et mixerait les voix différemment. A 2'57, elle se termine aussi un peu trop abruptement à mon goût, mais bon...
Sand heart enchaîne et finalement, c'est peut-être ce titre-là qui mériterait plutôt de figurer sur un single ; la rythmique est bien binaire, les couplets bien dessinés, et surtout, le refrain se retient bien, avec une deuxième partie en duo pour prolonger le plaisir. La voix de Sandra me paraît cependant un peu trop filtrée sur le bridge, juste avant la belle envolée synthétique instrumentale, et ça la rend trop nasillarde. Le refrain qui revient vite me fait toutefois oublier cette impression et l'outro quasi acapella avec bruits de vagues est de toute beauté. Il ne faut pas oublier que Sandra est depuis longtemps devenue une sirène d'Ibiza !
Love starts with a smile démarre avec un beat quasi made in Caraïbes mais il ne faut pas s'y tromper, on est toujours en pur territoire synthpop, uptempo et planant à la fois. L'inspiration est encore une fois 88/89 et j'aurais bien vu ce titre figurer au tracklisting de Into a secret land... Ai-je dit que c'était mon album préféré de la chanteuse ? La chanson se termine bizarrement cependant, avec des envolées de cordes très hachées entourant les dernières phrases du refrain dans un effet un peu trop pompeux.
Mais il est déjà temps de fermer ce nouveau chapitre discographique, et c'est un titre écrit par Hubert Kemmler avec une dénommée Susanne Sigl qui s'y colle. Nulle trace de Jens Gad  pour une fois et c'est finalement dommage, ce The sun in disguise étant la chanson la plus lente de l'album, et aussi la plus fade. Il lui manque un peu de couleur, de chaleur, de rythme pour en faire un bon titre. Evidemment, c'est pas mal de fermer l'album par une marche quasi funèbre, mais à la manière de Between me & the moon, j'aurais préféré plus d'attrait dans la langueur.

Du coup, c'est un titre que je risque de zapper en écourtant mon écoute de l'album ou en le remplaçant par un des remixes du single Infinite kiss. Si la version extended n'apporte pas grand chose à mon goût, elle devrait ravir les fans de versions longues, qui se seront sûrement procurés la version deluxe 2CD de l'album, puisque le second CD reprend les titres du premier, mais en versions rallongées. L'Ibiza club mix, décliné en version courte et longue, ronronne un peu trop à mon goût, avec des distortions sonores ouatées et des effets même jazzy qui le rendent trop bizarre. L'Hubert Kah mix sonne pas mal, mais pas si différent de la version album de Blank & Jones, sauf que la voix de son auteur me semble plus mise en avant. Mais c'est vers le 80s retro mix que mon choix se porte, d'autant qu'à moins de 5 minutes, ce full remix m'est encore supportable. Pas de temps mort en effet pour ce remix qui nous remet dans l'ambiance discothèques années 80 en distillant de petits effets synthétiques supplémentaires qui me plaisent bien et donnent une alternative à la simple version extended.

Au final, malgré certains titres plus faiblards, Stay in touch est le premier album de Sandra depuis longtemps à m'avoir enthousiasmé et surtout donné envie d'en parler ou de le faire partager autour de moi, et donc sur mon blog. Pour peu que vous soyez nostalgiques de vos années 80 et que vous aimiez la voix un rien pincée de la chanteuse, donnez-lui sa chance et écoutez cet album pour vous faire votre opinion.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire