dimanche 11 décembre 2011

match d'ex de M6 : Chimène Badi vs Amel Bent pour Noël

Au programme aujourd'hui, un nouveau duel d'album d'ex candidates d'émissions musicales de M6, Chimène Badi contre Amel Bent, toutes deux dans les bacs en cette fin d'année avec leur nouvel album, Gospel & Soul et Délit mineur respectivement.
Si j'ai souvent été plus proche de la bonne variété française de la première, sans compter sa voix incroyable qui m'avait fait vibré dès ses premières auditions de Popstar alors qu'elle n'était qu'une petite ado encore boulotte et boutonneuse, et moins dans le feeling plus street/R&B de la seconde, la voix délicieusement cassée de cette dernière et sa personnalité plus qu'attachante m'ont toujours fait acheté ses albums autant que ceux de Chimène. Leurs maisons de disques Universal et Sony jouent la carte de la sortie d'avant Noël pour les deux chanteuses cette année avec la sortie à une semaine d'écart du cinquième album de Chimène (depuis le précédent, il faut oublier son patronyme et s'en tenir à son simple prénom...) et du quatrième d'Amel Bent. J'avoue cette fois avoir été plus heureusement surpris par la pop soul sucrée de la belle (et amaincie) Amel que par les reprises soul/gospel un peu saoûlantes de Chimène.

Son dernier album de pop/soul un peu jazzie et moins variété grand public m'avait déjà moins plu, même si je le trouvais très beau, et ses ventes ont montré que je n'avais pas été le seul à bouder quelque peu le nouvel univers plus classieux de Laisse les dire. C'est donc le concept moins risqué d'album de reprises qui a été choisi par sa maison de disques, après une première tentative en studio justement avant ce quatrième album... C'est un mix de reprises de chansons soul américaines avec choeurs gospel et de titres français chanté à la façon de avec le même esprit soul qui a terminé sa course en gravure CD et j'avoue que pour moi, même si Chimène s'est peut-être fait plaisir en choisissant certains titres, c'est ce choix de titres qui pêche et fait manquer sa cible à son album, dans mon coeur en tout cas ; pas assez de chansons connues ou que j'aime pour m'emporter avec elle cette fois... Bien sûr, il y a ce très beau duo avec Billy Paul, égal à lui-même, sur Ain't no mountain high enough, mais j'adore la chanson de toute manière, et aussi le magnifique et intemporel Tu planes sur moi des Native, de 1993 et donc un peu hors contexte, mais qui contre-balance plaisamment des titres plus obscurs pour le béotien que je suis en hymnes gospels. Bien sûr, il y a quand même Amazing grace inclus en fin de CD pile à l'heure pour le réveillon et la messe de minuit, mais tout ça ne résonne pas dans mes oreilles hélas, bien que musicalement, l'orchestration et les arrangements (parfois très très rétro, ce qui du coup sied à merveille à la pochette très revival !), la voix toujours aussi chaude et puissante de Chimène comme les choeurs gospel, tout sonne bien et bien fait. Et puis d'abord, je n'ai jamais aimé Parlez-moi de lui donc ça n'était pas super vendeur comme premier extrait pour mes goûts, et peut-être pas que les miens puisque le duo avec Billy Paul plus fédérateur sans doute a vite pris la suite en promo pour forcer l'album au pied du sapin. L'album se termine ausi par un très beau Try a little tenderness mais on sent que le but n'était pas de concurrencer Seal et ses albums Soul et Soul 2 avec des titres vu et revus. Malgré tout, ce n'était simplement pas un album pour moi...

De l'autre côté, Amel Bent et son Délit mineur, même si la pochette plus cheap (et un livret n'incluant les textes que de 5 des 12 titres...!) avec son concept de suspect en ligne (c'est rigolo quand même) et son lettrage orange fluo (berk!) ne me faisait pas trop envie, a été une meilleure surprise : douze titres, un de Jean-Jacques Goldman, un de Maxime Le Forestier, plusieurs écrits par Amel elle-même et un premier single, Je reste, écrit par Benoît Poher (de Kyo). Une bonne ambiance pop/R&B avec sa voix toujours soul, avec un bon mélange de titres uptempos et de ballades, et cette fois, ce sont plus les morceaux rythmés qui m'ont envahi les oreilles quand d'habitude c'étaient ses ballades que je trouvais mortelles ! C'est bien, elle se renouvelle :)
Déjà, l'album s'ouvre par le très addictif (et prochain single obligatoire!) Délit et son refrain qui se mémorise immédiatement ("Je suis comme prisonnière perdue dans cet univers...") avec du piano bien présent comme je les aime et une rythmique appuyée mélangée à des riffs de guitares qui lui confère finalement un son plus pop/rock que R&B ; seule la voix d'Amel l'enracine dans son univers habituel. Je reste, le single marquant son retour, est lui un plaisant mid-tempo à la rythmique un peu syncopée où Amel s'éclate en vocalises ad-lib, mais ce n'est pas le titre que j'aurais choisi comme premier single... Les chansons tristes, au contraire, aurait fait un génial retour en fanfare, avec ses paroles clin d'oeil à son premier tube Ma philosophie et ses arrangements funky en diable, façon Earth Wind & Fire live. J'aime aussi beaucoup son Il marche, des compères habituels de Christophe Willem, Olivier Schulteis / Jean-Pierre Pilot / William Rousseau, qui est bien porteur aussi, avec sa rythmique presque militaire et ses paroles d'Amel elle-même qui se noient dans son flow soufflé sur le refrain ; pas assez puissant cependant pour sortir en single, je le crains. Son duo avec sa soeur (Melissa Moon), Tu fermes les yeux, n'a pas ce problème, puisque le refrain est très accrocheur et, avec une agréable mélodie et une bonne rythmique, ce nouveau titre uptempo a tout ce qu'il faut pour vendre l'album en radio.
Côté ballades, Toi, dont les paroles ornent le livret et paraît donc un choix possible de single je suppose, reste bien fade comparée aux titres précédents. A quoi tu penses, écrit et composé par les mêmes François Welgryn & Jérôme Sebag, est une ballade mélancolique qui a déjà plus de charme, avec ses violons sur le refrain, mais je ne le vois pas non plus sortir en single pour autant. Gageons que de toute manière, le featuring de Goldman, l'autre ballade très acoustique Si j'en crois, dont les paroles s'affichent sur papier glacé, est un single obligatoire, mais, dans l'esprit du titre S'il suffisait d'aimer, je lui trouve une mélodie vieillotte qui me fait penser à du Yves Duteil, et les arrangements sirupeux du break instrumental le font sonner sur la fin comme une musique de dessin animé de Disney... Je m'attendais à mieux de Jean-Jacques ! Non, vraiment, les chansons lentes de l'album sont en dessous de ce qu'elle nous offre d'habitude, à part peut-être C'est arrivé aujourd'hui qui a une belle mélodie enlevé que la voix d'Amel porte haut dans nos coeurs, et surtout Je me l'interdis, plus mid-tempo en fait, qui bénéficie là encore d'un très bon refrain mais où l'on retient l'accroche "j'ai besoin qu'on m'aime" qui aurait dû être le titre de la chanson à mon avis... L'album se termine avec une chanson quasiment a capella, Mineure de Maxime Le Forestier, et c'est une conclusion de moins de 3 minutes étrange pour cet album qui malgré tout laisse un bon goût dans la bouche.

Suivant vos goûts deux beaux albums donc à s'offrir ou à offrir pour cette fin d'année, un plus spé gospel avec quelques titres plus accessibles soul/pop, et un autre, street pop qui remue bien le popotin dans l'air du temps (sans se mixer à l'électro quand même, hein!) et soigne les bleus de l'âme avec la voix si mélancolique de son interprète.










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