mardi 16 février 2010

Quentin Mosimann's new musical Exhibition

Difficile d'enchaîner après le concert d'Emmanuel Moire, dont je n'arrive pas à me détacher, écoutant l'album L'équilibre encore plus qu'avant, mais pour trouver un lien avec l'artiste de mon nouvel article du jour, je pouvais dire que c'était un autre artiste masculin français, un peu coincé entre deux chaises aussi, soit entre variété et électro, qu'il bénéficie d'un following féminin lui aussi très important et plein de ferveur pour le défendre sur les forums... Je préfère un lien plus ténu mais réel : Le premier titre de son nouvel album est co-écrit par Christian 'Ninja' Lieu, le co-réalisateur de L'équilibre de Manu. C'est malheureusement sa seule participation à Exhibition, le deuxième (troisième?) album de Quentin Mosimann, paru la semaine dernière en digital et ce lundi en support physique. J'ai reçu mon digipack en édition limitée 12 titres + 4 remixes ce soir et j'en suis déjà à la troisième écoute, avec un sentiment global de satisfaction plus important que pour les précédents, dont j'avais déjà pourtant vanté les mérites en ces lieux... Serait-ce un nouveau coup de foudre musical ? Ça y ressemblerait bien, ma fois...

Laissez-moi donc essayer de vous convertir à cette Exhibition sonore en 16 plages qui bénéficie d'un packaging léché et alléchant, avec cette fois les paroles et une série de photos de Quentin entouré de mannequins multicolores sur une plage ensoleillée ou at night, imaginées par Bernard Benant.

1/ I LOVE I LOVE 3:29 9,5/10
L'album démarre par une intro très synthétique avec des vocaux passés à la moulinette vocoder façon Daft Punk. Contrairement à ce que pourrait faire croire le titre, I love I love n'est pas un titre en anglais puisque si son refrain se décline dans la langue de Shakespeare, il repose sur quatre jolis couplets espiègles où Quentin assume son côté voyeur et coquin dans la rue puisqu'il aime regarder les jolies filles... Un titre frais et très entrainant, sans prise de tête, qui nous plonge immédiatement dans l'esprit festif de l'album. Single potentiel, même à l'export...

2/ GIMME A BREAK 3:49 10/10
Intro façon recherche de bonne zique sur la bande FM de l'autoradio pour un second titre disco-house au refrain franco-anglais imparable concocté par Quentin et François Bernheim, mais allourdi cependant par un break post-refrain trop électro à mon goût. Le bridge instrumental tout en retenu et les choeurs aériens de la fin de morceau rachètent le tout et j'adorerais voir Gimme a break sortir en single et s'afficher en remixes mais son absence dans les remixes inclus de fin de CD me fait presque en douter.

3/ TOC TOC 3:15 9/10
En troisième position sur l'album, Toc toc, le premier single sorti depuis fin 2009, ramène un peu du Quentin du premier album, avec une interprétation dandy chic toute en désinvolture sexy à la manière d'un Dutronc de l'an 2010. Mai j'ai le talk talk, j'ai la tchatche... c'est un toc toc qui jamais ne me lâche..." avoue-t-il dans le refrain après s'être qualifié de sexe victime... Rien qui devrait laisser de glace ses nombreuses fans féminines. Ce n'est pourtant pas mon titre préféré de l'album mais il paraît légitime pour faire la transition entre les nouvelles chansons et celles d'avant.

4/ GOLDEN BOY 3:05 10/10
Une nouvelle fois, Golden boy mélange l'anglais et le français avec un refrain mélodieux et entrainant en anglais couplé à des questions/réponses en français où Quentin vend ou prend différentes énonciations style Presse / Amour / Gloire /... Si l'idée de départ est intéressante et le résultat à mes yeux réussi, je pense que les critiques vont s'en donner à coeur joie et qualifier les textes de pauvres et répétitifs. Moi, je n'y trouve rien à redire ; je n'ai jamais supporté les bavardages mis en morne musique d'un Vincent Delerm encensé par ces mêmes critiques. Notons cependant que ce titre n'est pas écrit/composé par Quentin ou son équipe habituelle. Il l'a donc bien choisi parce qu'il a succombé le premier à son charme.

5/ TU LE RECONNAÎTRAS 3:37 8,5/10
Première plage à calmer le jeu sur l'album, Tu le reconnaîtras est un texte écrit par Pierre Palmade et mis en musique par Monsieur Mosimann, comme il sait si bien le faire, en une belle ballade mid-tempo, lancinante sans être trop plaintive, et heureusement, puisque porteuse d'espoir sur cet amour qui viendra à qui sait l'attendre. On ne se lasse toujours pas du Quentin qui fait passer de l'émotion brute de sa simple voix parlée sur un couplet avant les refrains de fin.

6/ VIBRER 3:26 10/10
Vibrer annonce le retour de la musique qui fait danser, taper du pied et dodeliner de la tête en rythme et c'est avec surprise qu'à la composition avec Quentin, j'ai trouvé Shazz, le manitou ambiant/house français et pionnier français avec Laurent Garnier et Ludovic Navarre de la French touch bien avant la French touch. Le résultat de cette collaboration est une plaisante et entêtante plage de house frenchy ensoleillée qui ne nous quitte plus. C'est bien aussi quand Shazz se la fait plus commercial...

7/ MADE IN PARIS (feat. Alexandra KAZAN) 3:21 8/10
Bénéficiant d'un featuring étonnant pour jouer les voice-overs en anglais pastichant quelque diva absolutely fabulous perdue au pays des catwalks parisiens durant la semaine de la mode, Made in Paris se la joue glam et sexy, avec du name-dropping à tous les étages (mais attention, hein! rien que les prénoms de ces mannequins si glamorous!) sur une musique clinquante et syncopée qui lui va comme un gant de satin pailleté. Au final, j'ai peur cependant qu'on se lasse vite de ce titre dont le gimmick de base est bien trouvé mais qui tourne vite en rond et qui ne raconte pas grand-chose.

8/ PAS COMPLIQUÉ 3:27 10/10
Heureusement,
bien que jouant lui aussi du name-dropping sur un texte accumulatif façon Savage Garden, le titre suivant, Pas compliqué, bénéficie d'arrangements disco-dance moins clinquants et, comme il s'appuie sur une musique entraînante et sur un refrain bien sympathique qui se vrille dans la tête et n'en sort plus, Quentin tient là un vrai tube de plus. J'adore !

9/ JE LA VOIS (DANS TOUTES LES FILLES) 3:18 8,5/10
Deuxième pause de l'album, Je la vois casse le rythme une nouvelle fois, pour un titre quasi-atmosphérique et véritable déclaration d'amour de notre chanteur à la femme de son coeur. Après Pas compliqué, c'est la deuxième chanson de cet album où Quentin collabore à nouveau avec Crystal G, la parolière de Il y a je t'aime et je t'aime et Ose.

10/ IL Y A UN PARADIS 3:21 10/10
Après cette plaisante petite pause, le tempo repart de plus belle pour un titre incontournable où le parolier star Lionel Florence forge un tube de chez tube sur une musique disco-house catchy as hell, ce qui est un comble pour un titre qui se nomme Il y a un paradis. Il faut absolument qu'il sorte en single ! Je le vois trop bien mettre le feu sur les pistes, décliné en remixes, et avec ces vocalises enlevées qui portent le morceau jusqu'au bout ; réussite totale... Il en est même trop court !

11/ GAINSBOURG ZÉRO-DIX 3:49 10/10
Hommage assumé à Serge Gainsbourg, ce Gainsbarre version 2010 va prêter le flanc aux critiques mais ce titre écrit et composé par Bertrand Soulier n'a pas à faire rougir ni son auteur ni son interprète ; je le trouve bien inspiré, au texte Gainsbourien avec rimes répétitives, tantôt soufflé, tantôt chanté, sur une musique disco-funky par moment, symphonique ou jazzy à d'autres, brefs, une vraie prise de risque pour une belle réussite.

TITRES BONUS

12/ MISTER LOVE 3:08 9/10
Si le CD version normale s'est arrêté à la plage 11, la version collector enchaine sur une chanson inédite bonus avant d'enfiler les versions remixes. Cette nouvelle collaboration Mosimann/Bernheim, Mister Love, se base sur une musique disco-house entraînante et planante en alternance, avec sonorités électro-robotiques et refrain-phrase on repeat avec loops enveloppants ; rien de tubesque mais du plaisant pour un titre d'album supplémentaire. Merci, Monsieur Plus !

13/ MADE IN PARIS (SYSKEY REMIX) 3:35 9/10
Les redites versions remixées format radio (merci de m'avoir cette fois épargné les remixes fleuves de 7 minuets et plus...!) commencent avec Made in Paris, remixé par Syskey, qui efface presque Alexandra/Patsy et rajoute un bonne couche d'électro et de claviers en nappes enveloppantes qui, loin de gâcher, donne plus de punch au morceau en effaçant le côté clinquant et répétitif de l'original. Premier remix, premier bon point puisqu'il mérite sa place. Malheureusement, ça se gâte un peu pour la suite.

14/ I LOVE I LOVE (JOHN REVOX REMIX) 3:52 5/10
I love I love
est le second titre à se voir remixé en fin de CD et c'est le vieux pote de Quentin, du temps où il s'appelait John Louly, j'ai nommé John Revox, qui s'y colle. Le résultat, comme on peut s'y attendre, est clubby en force mais la rythmique syncopée électro ne déboule qu'après une longue intro que j'aurais personnellement bien vu se prolonger jusqu'au bout, avec une fin quasi tribale minimaliste. Ce côté syncopé un pas en avant, deux en arrière vers lequel le morceau est plongé en lieu et place des couplets m'irrite légèrement les tympans. La chanson est massacrée... mais ça passera mieux en discothèque à n'en pas douter.

15/ GOLDEN BOY (PATRICK G REMIX) 3:35 6/10
Golden boy suit, sous électro-chocs lui aussi, avec effets de voix passée à la moulinette et loops noizy sous acid. L'effet est moins dévastateur mais accroit l'effet répétitif du remix, bien que les couplets aient été une fois de plus rayés de la carte. Mais il en faut pour tous les goûts...

16/ TOC TOC (BORIS WAY REMIX) 3:18 7/10
L'ultime remix ferme l'album avec le premier single et dès l'intro on entend bien que la ligne de voix a été tronçonnée puis recollée pour s'entrecroiser avec un loop ascentionnel sous acid perturbant pour les tympans. Heureusement, à mi-morceau, la voix reste seule intacte nappée de voiles sonores pour un moment de magie avant de repartir de plus belle en haché menu grinçant. Le morceau se termine par une pirouette sonique, comme un fade-out que l'on tournerait trop vite et c'est un appel à utiliser la touche replay de son lecteur, mais du début du CD !


Alors, au final, que reste-t-il de cette Exhibition ? 12 Chansons dont 8 co-écrites par Quentin Mosimann pour une ambiance disco-dance teintée d'électro avec une délicate pincée de Love, soit à n'en pas douter une mise à nue de l'artiste sur ses envies et ses plaisirs de musique. Il remercie d'ailleurs dans son livret la maison de disque de "croire en lui et de lui avoir donné la possibilité et la liberté d'exprimer sa passion à travers ce second album" (sic). Je veux bien croire qu'il s'agit de l'album de la maturité du jeune artiste dont les premières galettes correspondaient plus à une capitalisation sur ses prestations live à la Star Ac' dirigée par Universal.
Là, il a su continuer avec son équipe et enrôler de nouveaux talents, notamment Maxime Desprez, le réalisateur de l'album complet (sauf les deux ballades dont s'est occupé Michael Tordjman). Vu le résultat de son travail aux manettes, il va falloir que je m'intéresse à ses autres réalisations parce que ça sonne d'enfer, disco-dance avec un peu d'électro, de house, tout en restant de la pop music commerciale comme j'aime. Bref je suis hypnotisé par cette Exhibition et je pense que son CD va s'installer un bon moment dans ma platine 3CD.

C'est plutôt bien, à part Emmanuel Moire qui n'en a pas délogé depuis Avril 2009, ça manquait de concurrence dans mes enceintes côté variétés françaises, la Caféïne de Christophe Willem ayant manqué de souffle pour tenir la route, à part quelques titres comme Heartbox son nouveau single.
Bien sûr, Quentin Mosimann se place plus du côté dance/pop en faisant des chansons pour danser quand Emmanuel Moire a paré ses chansons d'atours électroniques pour aller du côté pop/dance, et leurs univers n'en sont pas moins bien différents, même s'ils me plaisent tous les deux.

Et vous? Qu'allez-vous penser de cet opus? Vos commentaires après achat/téléchargement/écoute sont les bienvenus...

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